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Ceci n’est pas un simple communiqué antipub, c’est une déclaration révolutionnaire

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Hier, dans la nuit précédent l’évènement commercial du “Black Friday”, des affiches et des écrans publicitaires, ainsi que des vitrines et des entrées de centres commerciaux ont été tachés délibérément et collectivement dans les villes de Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Fribourg et Yverdon. Ces attaques sont liées. Avec rage, elles visent directement le monde consumériste et mortifère dans lequel nous baignons, et le “Black Friday”.


Cette journée n’est rien d’autre qu’un symbole d’un système économique destructeur basé sur une croissance infinie; le capitalisme. Aujourd’hui, nous nous trouvons face à une catastrophe écologique et sociale telle que ne pouvons plus nous permettre de continuer à l’engraisser.
Le modèle prôné par les industriels – principaux pollueurs – assujettit les corps, détruit les ressources, s’accapare les territoires en dépit des populations autochtones et saccage ce qui reste de vivant. Sous couvert du salariat, il perpétue l’esclavagisme au mépris des vies, pour servir notamment la fast-fashion et l’industrie technologique. Il entaille les chairs et accroît les divisions sociétales causées par les inégalités économiques. Et ceci de manière continue, sans vergogne aucune.

Le “Black Friday” est un matraquage publicitaire incessant et un marketing invasif qui forcent à la course à la consommation. Les publicitaires et industriels n’ont qu’une envie : créer des besoins là où il n’en existe réellement aucun afin de faire augmenter les chiffres d’affaire. Ces mêmes individus s’acharnent à présenter cet évènement comme une aubaine pour les plus démuni.e.×.s. Mais qui gagne vraiment dans l’achat de ce nouvel appareil mobile en tête de gondole? Les riches, qui s’enrichissent, tandis que les pauvres s’appauvrissent. Ce savant stratagème impose une surconsommation aux milieux populaires et profite sans gêne de la pauvreté et la misère sociale pour les faire courir au magasin, dès la moindre baisse de prix. Nous refusons ces violences commerciales. Nous savons qu’il n’existe pas non plus de version écologique et sociale de la société industrielle de consommation. Comme cette dernière nous condamne à être dans l’insatisfaction permanente, nous déclarons la révolution permanente.

Si aujourd’hui nous réalisons de telles attaques, ce n’est pas par hasard, ni même par envie. Nous avons cru par le passé, qu’un changement était possible en participant à la politique institutionnelle: nous avons voté, nous avons élu des politicien.ne.×.s pour ‘’un monde meilleur’‘. Nous avons écrit des tribunes, débattu, manifesté. Nous avons participé à des blocages et à d’autres actions symboliques pacifiques. Nous avons voulu croire en la justice. Mais en vain, tout continue, s’accélère.

Aujourd’hui, nous réalisons que c’était nullement suffisant. Et, face à l’urgence, nous ne voulons plus ni espérer, ni attendre. Nous voulons et devons agir, en visant directement les coupables. Il s’agit ici de renverser l’ordre établi, de s’approcher toujours plus de la racine du problème pour la détruire. Rien de tout ce que nous avons fait par le passé est à la hauteur des enjeux auxquels nous sommes touxtes confronté.e.×.s à présent. Aujourd’hui, il nous faut arrêter d’attendre et agir concrètement. Nous voulons faire peur, se rendre ingouvernables et destituer le pouvoir en place. Notre radicalité ne vient pas de nulle part, elle nous a été imposée. Avant que plus rien de soit à défendre, il faut passer à l’attaque.

Nous en avons assez d’être tenu.e.×.s à l’écart. En salissant, peinturlurant, cassant, nous affirmons que ce monde appartient à touxtes ses habitan.te.×.et pas aux seules élites. Nous reprenons la rue, nous reprenons la vie qui nous est volée, arrachée par le système écocidaire capitaliste. Et qu’un vrai débat s’ouvre, qu’un vrai changement s’amorce. Nos actes se veulent révolutionnaires car les moyens conventionnels sont épuisés. Les sociétés persistent systématiquement à mettre à mort le vivant. Alors nous agissons en conséquence.

Nous sommes partout et nous ne nous arrêterons plus. Notre mouvement est inclusif, quiconque peut nous rejoindre. Nous lançons un appel à la redécoration joyeuse et permanente des panneaux et écrans publicitaires, ainsi qu’au détournement colorés. Nous appelons à des attaques vigoureuses contre toutes les vitrines et devantures de l’ensemble des grands temples de la consommation. Tout autre type d’actions, telles que la casse ou le sabotage sont également louables à nos yeux et nous n’hésiterons pas à les utiliser. Si rien ne change – car rien ne changera, nous sommes lassé.e.×.s de ces illusions – nous persisterons, frontalement, avec rage et détermination, à confisquer tous les moyens de propager cet ode à la consommation, et nous entraverons, jusqu’à le détruire, ce système mortifère.

Être partout à la fois,
épines incisives, déterminées,
souterraines et furtives,
liées par la racine.
Ne plus espérer. Arrêter d’attendre et d’attendrir.
Plutôt couvrir de nos cris.
Plutôt briser, s’acharner en conséquence.
Attaquer pour remédier.
Détruire pour vivre et faire vivre.
Plus tard. Plus loin. Partout. Maintenant. Surtout.

Nous sommes ingouvernable.x.s

BADS (Brigades d’Actions Directes Simultanées)

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