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Procès zadistes à Nyon : promis qu’on z’arrête pas là !

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La semaine prochaine, les 17-18-19 janvier, les premiers procès des zadistes auront lieu au Tribunal d’Arrondissement à Nyon. Pour l’occasion, un collectif en soutien aux zadistes organise trois jours de mobilisation, avec manif, théatre, tables rondes, jeux, bouffe, discussions et stands.


En mars, la première ZAD de Suisse se faisait évacuer par des centaines de flics. Cette journée a marqué la fin d’un lieu, mais pas d’une lutte. Neuf mois plus tard, nous faisons toujours face aux conséquences juridiques, financières et émotionnelles de ce qui s’est passé ce jour-là. Une opération “sans violence” selon les porte-parole de la police. Mais pour nous, la présence de ces uniformes sur la colline que nous habitions et defendions, c’était une incarnation de la violence étatique et de l’absurdité de ce système qui refuse de ralentir sa course folle vers la destruction.

Mais la violence ne s’arrêtait pas là. La violence, elle est aussi dans la répression, dans le fait de devoir faire face à des menaces constantes, la lourdeur de cette ombre qui plane sur toutes les personnes qui ont refusé de donner leur identité et qui ont été condamnéexs à entre deux et trois mois de prison. La violence, c’est aussi de devoir momentanément mettre de côté l’objet principal de nos combats pour devoir au lieu de cela apprendre à jouer avec les codes d’une justice bourgeoise, de devoir recolter des milliers de francs pour pas que nos copainexs soient enferméexs.

Nous voilà neuf mois après l’évacuation. La semaine prochaine, les 17-18-19 janvier 2022, les premières zadistes condamnéexs vont passer devant le juge Stoll. Ce juge, c’est le même qui avait acquitté un flic qui avait coupé la corde à laquelle un militant était suspendu pendant les mobilisations anti-G8 en 2003. Le juge Stoll, c’est aussi lui qui avait fait des blagues totalement inappropriées pendant les procès de militantexs antispécistes. Et aussi lui qui avait jugé l’affaire Skander Vogt et relaxé les personnes qui l’avait regardé mourir d’asphyxie dans sa cellule. Le procureur Cottier sera aussi là en personne – et n’oublions pas que c’est lui, en tant que procureur général, qui tient absolument à s’acharner contre les zadistes, en refusant par exemple de donner un accès au juge à celleux qui refusent de décliner leur identité, et en cherchant à continuer à les écraser avec des peines de prison alors qu’Holcim a retiré sa plainte.

On se bat pour le vivant, contre les désastres écologiques et sociaux en cours et à venir, sauf que l’Etat cherche à maintenir ce système destructeur, et il réprime sévèrement les mouvements contestataires qui oseraient remettre en cause le statu quo. Or, remettre en cause et contester le statu quo, c’est exactement ce que nous devons faire si nous voulons limiter les catastrophes écologiques et sociales. Et c’est aussi ce que nous devons faire si nous voulons combattre les inégalités ancrées si profondément dans ce système. La répression a comme but de nous faire taire, mais nous utiliserons cette occasion pour crier nos messages encore plus fort. La répression veut nous faire peur, mais nous utiliserons notre rage pour déjouer ses pièges, pour imposer notre propre cadence politique face au lent tic-tac de la justice punitive.

Remettre en cause le statu quo, c’est exactement ce que nous devons faire si nous voulons limiter les catastrophes écologiques et sociales.

Alors même si nous ne croyons pas à cette justice, à ce système, au type de monde qu’elle véhicule, parfois, par manque de choix, nous devons quand même faire face à elle. Et à défaut de mieux, nous utiliserons ces procès pour réaffirmer nos engagements, pour rester solidaires face à celleux qui essayent de réduire nos colères au silence. Nous voulons nous réapproprier ce moment, faire que ces procès ne soient pas que ceux des zadistes mais aussi les procès d’Holcim et ses potes, l’occasion de se rappeller pourquoi nous luttons contre le béton et son monde.

Nous voulons faire que ces procès soient aussi ceux d’Holcim et ses potes.

Holcim, toi et tes machines, toi et ton greenwashing, vous perpétuez un monde basé sur la destruction, sur les séparations, tu construis des murs de béton entre notre réalité de maintenant et le monde que nous voulons. Tu détruis la colline, toi et ton béton abondant, tu nous enfermes dans des modes de vie ternes, dans des réalités incompatibles avec les limites de la biosphère. Béton, matériel parmi les plus destructeurs, autant écologiquement que socialement, nous ne voulons plus vivre sous le règne de ta terreur. Lutter contre toi, ton béton et ton monde, c’est lutter au côté des squatteureusexs, des luttes urbaines, des mouvements climat, de touxtes celleux qui cherche à remettre profondément en question ce matériel et l’organisation spatiale de nos vies qu’il engendre, cette organisation sociale qui nous empêche de nous lier, de nous liguer contre les injustices.

Rendez-vous devant le Tribunal d’arrondissement de la Côte à Nyon, dès le lundi 17 janvier à 8h30. Retrouvons-nous, rencontrons-nous, ces trois jours de mobilisation seront une belle occasion de rester solidaires avec celleux qui se sont fait arrêter, un moment de subversion qu’on peut utiliser pour rappeller – à nous-mêmes et aux autres – les enjeux de la lutte menée à la ZAD de la Colline. Afin que cette mobilisation soit aussi accessible que possible, y compris aux personnes pouvant être dans des situations juridiques compliquées, elle a été déclarée et autorisée par la Ville de Nyon.

Parlons écologie radicale, parlons béton, parlons répression, parlons stratégies de lutte. Venons nombreusexs, venons déguiséexs, venons determinéexs.

Rappelons-nous que face à la répression, la solidarité est une de nos meilleures armes.

Voici le programme détaillé des trois jours de mobilisation :

P.S. Suivez la ZAD de la colline sur Instagram (@zad_de_la_colline) et sur Telegram (https://t.me/zad_de_la_colline) pour le programme complet et plus d’infos.


AGENDA

Premiers procès zadistes : jour 1

 lundi 17 janvier 2022  08h30 – 22h30 Nyon,

Tribunal d’arrondissement de la côte : Rte de Saint-Cergue 38
Gare : Rte de Sains-Cergue 4-12 + parking du Martinet

Premiers procès zadistes : jour 2

 mardi 18 janvier 2022  08h30 – 18h00 Nyon,

Tribunal d’arrondissement de la Côte : Rte de Saint-Cergue 38
Gare : Rte de Saint-Cergue 4-12 + parking du Martinet

Procès procès zadistes : jour 3

 mercredi 19 janvier 2022  08h30 – 18h30 Nyon,

Tribunal d’arrondissement de la Côte : Rte de Saint-Cergue 38
Gare : Rte de Saint-Cergue 4-12 + parking du Martinet

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