Nous saluons l’émergence d’un comité fribourgeois de soutien au peuple ukrainien et aux opposant.es russes à la guerre. Nous relayons ici leur communiqué de presse et encourageons toutes les personnes révoltées par cette situation à rejoindre leur mouvement.
Parce que s’il doit y avoir un premier temps pour l’émotion, pour les toiles de solidarité qui se tissent et pour les gestes individuels humanistes qui fleurissent, tentant d’adoucir autant que possible les cicatrices que crée cette guerre, il doit également y avoir un second temps de réflexions et d’actions politiques pour faire en sorte d’enterrer à jamais l’émergence de nouveaux conflits de ce genre. A ce titre, ce n’est sans doute pas tant la folie présumée de Poutine à pointer du doigt, mais bien ce système économique à la soif d’expansion et de croissance inaltérable qui place à la tête d’immenses pays ses petits serviteurs ignobles. Comme le clamait Jean Jaurès, le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. A nous d’en tirer, collectivement, les bonnes conclusions. Et dans ce cadre-là, la démarche de ce nouveau comité fribourgeois ne peut être qu’à saluer.
Jeudi 24 février, Vladimir Poutine a ordonné l’invasion de l’Ukraine – un pays autonome – par les troupes armées russes. Depuis les combats font rage, et la guerre se développe dans toute son horreur : offensives armées, bombardements de villes et de civils (y compris dans les soi-disant « couloirs humanitaires »), utilisation probable d’armes interdites (armes dites à « sous-munition »), bombardement d’hôpitaux ou d’écoles… Les civils paient le prix fort de cette guerre : femmes, enfants, personnes âgées meurent, sont blessées et terrorisées, alors qu’ils/elles n’ont jamais souhaité ou provoqué un conflit armé.
Cette guerre est le résultat d’une politique impérialiste voulue par Vladimir Poutine et son proche entourage. La population russe est également victime de la brutalité de V. Poutine : toute personne qui ose contester son avis est systématiquement persécutée, enfermée, torturée ou tuée.
La situation présente est l’amorce de bouleversements d’ampleur dont les conséquences seront catastrophiques pour toute l’Europe, et au-delà. Un conflit généralisé est possible, avec la menace de l’utilisation de l’arme nucléaire. La course aux armements est relancée, de manière massive. Tout cela, dans un contexte où la menace climatique est plus présente que jamais…
Pour soutenir la population ukrainienne et les opposant-e-s russes à la guerre, , des Comités « Suisse – Ukraine » ont été créés dans les cantons de Vaud et Genève. Mercredi 9 mars, un « Comité de solidarité avec le peuple ukrainien et avec les opposant-e-s russes à la guerre » a également vu le jour dans le canton de Fribourg.
Ce Comité est ouvert à toutes les personnes, collectifs et organisations se retrouvant autour de ses revendications : le retrait immédiat des troupes russes de tout le territoire ukrainien ; le soutien à la résistance ukrainienne et à la défense d’une Ukraine indépendante et démocratique ; la solidarité avec les opposant-e-s russes à la guerre ; un accueil sans discrimination pour les réfugié-e-s ; le désarmement nucléaire.
Le Comité a vocation à coordonner et impulser des actions de solidarité et de mobilisation avec la population ukrainienne et contre la guerre. Dans l’immédiat, le Comité appelle la population fribourgeoise à participer en nombre à la manifestation nationale prévue le samedi 26 mars1, à Berne. Des stands seront organisés pour diffuser un flyer, notamment ce samedi matin au marché à Fribourg.
Nous exigeons le retrait immédiat du territoire ukrainien des forces d’agression russes, défendons le droit de résistance – y compris armé – de la population ukrainienne, et espérons une montée du mouvement populaire contre Poutine en Russie même.
Nous soutenons les actions et prises de position des opposant-e-s russes à la guerre. Nous saluons leur courage et leur détermination face à la répression et aux mensonges du pouvoir. Nous revendiquons la libération des milliers d’opposant-e-s à la guerre emprisonné-e-s à ce jour.
Nous demandons également l’ouverture des frontières de l’Union européenne et de la Suisse pour tou-te-s les réfugié-e-s, l’organisation rapide et efficace de leur accueil, quel que soit leur statut. Nous appelons et relaierons les actions de soutien concret aux réfugié-e-s.
Nous appelons les autorités helvétiques à poursuivre les sanctions contre les entreprises et les membres de la classe dominante russe dont des fonds sont dans des établissements suisses ainsi qu’à l’encontre de tout commerce de matière première avec la Russie de la part des entreprises ayant leur siège en Suisse. Loin d’être neutre, la Suisse abrite de nombreuses opérations financières – en particulier dans le domaine énergétique – qui concernent directement la Russie.
La guerre en Ukraine souligne dramatiquement une fois de plus les effets de la course à l’armement dans laquelle la plupart des pays se sont lancés et révèle la faiblesse du concept d’armes de dissuasion. Il est temps d’agir pour empêcher ces escalades meurtrières, favorisées par la possession de l’arme nucléaire. Nous réclamons un désarmement nucléaire immédiat.
La situation présente est l’amorce de bouleversements d’ampleur dont les conséquences pourraient être catastrophiques pour le monde entier sur tous les plans, humains, écologiques, politiques comme économiques. Il est de notre responsabilité d’agir là où nous nous trouvons, en Suisse ou ailleurs, autour de revendications fondamentales.