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Nous sommes inarrêtable – discours du 14 juin 23

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Entre lassitude et joie militante extrême, chaque année, on est là, on se montre, on le crie, on se réunit, on créé du collectif. Et tous les jours, on continue la lutte.
Zwischen Überdruss und extremer Freude für unseren Aktivismus sind wir jedes Jahr da, zeigen uns, schreien es heraus, versammeln uns, bilden Kollektive. Und jeden Tag setzen wir den Kampf fort.

Et pourtant, rien n’est moins facile. Les oppressions n’ont pas pris fin, le capitalisme est toujours là, la fin du monde semble plus proche que jamais, et les fachos commencent à se sentir bien trop à l’aise à Fribourg, essayant de nous intimider par des tracts incompréhensible, des stickers pauvrement designés et des feux discrets au milieu de la nuit.
Und doch ist nichts weniger einfach. Die Unterdrückung hat nicht aufgehört, der Kapitalismus ist immer noch da, das Ende der Welt scheint näher als je zuvor, und die Faschos beginnen, sich viel zu wohl zu fühlen und versuchen, uns mit unverständlichen Flyers, schlecht gestalteten Stickern und unauffälligen Feuern mitten in der Nacht einzuschüchtern.

Et on pourrait croire que ça marche : on a effectivement peur. Ce qu’ils n’ont pas anticipé par contre, c’est que cette peur, on la connaît déjà. Nos luttes, nos communautés, notre révolte intérieure, ça vient de là, au moins en partie. On le sait, que nos existences sont à peine tolérées, voire insupportables, pour certain.es. Qu’elles sont menacées. On le voit, on l’entend, on le sent, quotidiennement. Et on a pas bougé. Malgré les 3 signalements d’agressions queerphobe par semaine, malgré les féminicides toutes les deux semaines, malgré les 708 cas de discriminations raciales recensés en 2022, malgré les agressions envers les personnes opprimées en constante augmentation, malgré les violences fascistes.
Und man könnte meinen, dass es funktioniert: Wir haben tatsächlich Angst. Was sie jedoch nicht vorausgesehen haben, ist, dass wir diese Angst bereits kennen. Unsere Kämpfe, unsere Gemeinschaften und unsere innere Empörung, das kommt zumindest teilweise von dort. Wir wissen, dass unsere Existenz kaum toleriert wird und für manche sogar unerträglich ist. Dass sie bedroht sind. Wir sehen es, wir hören es, wir fühlen es jeden Tag. Doch haben wir uns nicht vom Fleck gerührt. Trotz der drei Meldungen über queerphobe Angriffe pro Woche, trotz der Feminizide alle zwei Wochen, trotz der 708 Fälle von Rassendiskriminierung, die 2022 gezählt wurden, trotz der ständig steigenden Zahl von Angriffen auf unterdrückte Menschen, trotz faschistischer Gewalt..

Nos rangs grossissent. Il n’est plus seulement dangereux d’être dans le camp des dominéexs, il devient également dangereux d’être militantexs, en témoignent les dénonciations pour violences policières qui ont augmenté de 120% l’année dernière, ou même Jérémy, libéré il y a à peine une semaine. Alors, on est de plus en plus. 
Unsere Reihen werden immer größer. Es ist nicht mehr nur gefährlich, im Lager der Beherrschten zu sein, es ist auch gefährlich, militantexs zu sein. Davon zeugen die Anzeigen wegen Polizeigewalt, die um 120% gestiegen sind, oder sogar Jérémy, der erst vor einer Woche aus dem Gefängnis entlassen wurde. Wir werden also immer mehr.

Le 13 mai 2023, les Soulèvements de la Terre, collectif de résistances écologiques français, publie un tract vidéo après l’annonce de leur dissolution par l’abject Darmanin, dans lequel résonne encore à nos oreilles la phrase “le collectif est inarrêtable”. Nous sommes inarrêtables.
Am 13. Mai 2023 veröffentlichte Soulèvements de la Terre, ein französisches ökologisches Widerstandskollektiv, nach der Ankündigung ihrer Auflösung durch den abscheulichen Darmanin ein Videoflugblatt, in dem in unseren Ohren immer noch der Satz « Das Kollektiv ist unaufhaltbar » hallt. Wir sind unaufhaltbar..

Malgré ses multiples essais et attaques, l’extrême droite n’a pas, et n’aura jamais, sa place à Fribourg. Que l’inaction voire même la connivence institutionnelle ne vous fasse pas croire l’inverse. L’histoire nous l’a prouvé, les institutions ont rarement été de notre côté. La Ville de Fribourg a mis deux ans à se décider à accrocher des drapeaux arc-en-ciel, qui ont tenu un jour avant d’être brûlés. La RTS a titré que c’était un “possible” acte homophobe. On souligne dans la Liberté que ce n’était “pas trop violent”. Les institutions banalisent, minimisent et offrent un terrain fertile à notre plus grande menace. 
Trotz ihrer zahlreichen Versuche und Angriffe hat der Rechtsextremismus keinen Platz in Freiburg und wird es auch nie haben. Die Untätigkeit oder sogar die institutionelle Kumpanei sollte euch nicht dazu verleiten, das Gegenteil zu glauben. Die Geschichte hat uns gezeigt, dass die Institutionen selten auf unserer Seite waren. Die Stadt Freiburg brauchte zwei Jahre, um sich dazu zu entschließen, Regenbogenflaggen aufzuhängen, die einen Tag lang hielten, bevor sie verbrannt wurden. RTS titelte, dass es sich um eine « mögliche » homophobe Tat gehandelt habe. In La Liberté wurde betont, dass es « nicht allzu gewalttätig » gewesen sei. Die Institutionen banalisieren, verharmlosen und bieten einen fruchtbaren Boden für unsere größte Bedrohung.

Mais nous, nous sommes inarrêtables. Nous avons enfin réussi à créer un front commun. Nous sommes la révolte qui dure et qui gronde, celle qui ne laisse aucune place à celleux qui nous menacent.
Aber wir sind nicht mehr aufzuhalten. Wir haben es endlich geschafft, eine gemeinsame Front zu bilden. Wir sind die Revolte, die andauert und knurrt, die denjenigen, die uns bedrohen, keinen Raum lässt.

Nous sommes résolument antifascistes. Aujourd’hui, plus que l’année dernière, moins que l’année prochaine, nous sommes antifascistes. Nous nous devons d’habiter, de représenter, de visibiliser l’antifascisme, sous toutes ses formes. Nos luttes le sont déjà, clamons-le maintenant : nous sommes antifascistes. Et nous sommes inarrêtables. 
Wir sind entschieden antifaschistisch. Heute mehr als im letzten Jahr, weniger als im nächsten Jahr. Wir sind es uns schuldig, den Antifaschismus in all seinen Formen zu leben, zu repräsentieren und sichtbar zu machen. Unsere Kämpfe sind es bereits, lassen Sie es uns jetzt verkünden: Wir sind antifaschistisch. Und wir sind nicht zu stoppen.

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