Nous avons reçu un communiqué de presse relatant une action ayant eu lieu cet après-midi à Fribourg. Des militantxes ont déployé un immense drapeau palestinien depuis le sommet de la Cathédrale. Deux jours avant l’arrivée de Saint-Nicolas et de dizaines de milliers personnes agglutinées autour de lui, cette action permet d’apporter un soutien symbolique au peuple palestinien.
Gaza brûle. Nos cœurs hurlent. Et nous devrions rester silencieux.ses, les bras ballants, à ne pas constater l’évidence, à devoir tolérer l’intolérable.
Il ne s’agit pas, il ne s’agit plus d’un conflit. Il s’agit d’un génocide. Ce ne sont pas nos mots, ce sont ceux d’une vingtaine de rapporteurs et de rapporteuses de l’ONU, d’Amnesty et d’une multitude d’autres organisations défendant les droits internationaux et les droits humains. Depuis quand la voix de ces garants de nos démocraties et du respect des droits inaliénables ont si peu de valeur, pour ne pas dire aucune, dans la « plus belle démocratie du monde » ?
L’Histoire retiendra que la Suisse, par la voix de Cassis et d’autres, n’a fait que prolonger le blanc-seing international accordé au gouvernement d’extrême-droite israélien, blanc-seing permettant à l’armée israélienne de braver le droit international et d’opérer un génocide. Cette même Histoire retiendra aussi que, malgré le silence assourdissant d’une large partie de la gauche, malgré la pluie d’anathèmes et d’insultes semées contre certaines personnes émues de cette situation atroce, malgré un droit de manifester toujours plus restreint, des corps se sont soulevés, des collectifs se sont organisés, des manifestations et d’autres actions ont fleuri.
Tant que la population palestinienne vivra sous le joug d’Israël, tant que la Suisse sera complice du gouvernement abject de Netanyahou, nous ne nous arrêterons pas, nous ne nous tairons pas. Et nous continuerons de multiplier les actions afin de visibiliser ce génocide en cours.
Aux semeurs.xeuses de trouble et de confusion, nous tenons à rappeler que nous nous battons, et que nous ne cesserons de nous battre contre toutes les formes de racisme qui structurent nos sociétés. Nous sommes conscient.xes d’être traversé.xes par ces rapports de domination et ne prétendons pas à en être complétement débarrassé.xes. Nous ne pouvons que promettre de faire le maximum, individuellement et collectivement, pour effacer ces traces dans nos comportements. Autrement dit, nous faisons tout pour ne laisser aucune place, ni pour l’antisémitisme, ni pour l’islamophobie, dans nos existences et dans nos mouvements. Concernant l’antisémitisme, nous avons constaté ces dernières années une résurgence bien visible de symboles suprémacistes et antisémites dans l’espace public. Et cette résurgence, contre laquelle nous nous battons, nous inquiète au plus haut point. Nous aurions aimé une pareille inquiétude dans les rangs de nos institutions.
Une fois cela dit, nous constatons qu’un camp politique semble détenir le monopole du racisme, notamment de l’antisémitisme et de l’islamophobie, comme projet politique. Nous constatons qu’un camp politique détient le monopole des pensées négationnistes. Et c’est contre ce camp, l’extrême-droite, incarnée dans notre pays par l’UDC et les mouvements néo-nazis avec lesquels elle collabore, que nous nous battons.
Nous n’oublions pas, non plus, ces autres partis bourgeois qui s’allient avec l’UDC, ainsi que son traitement médiatique bien mesuré. L’UDC est un parti d’extrême-droite, et la presse romande ferait bien de le notifier.
Nous souhaitons également dénoncer cette instrumentalisation de l’antisémitisme pour taper, une fois de plus, sur les personnes musulmanes. Contrairement à tous ces semeurs.euses de haine, nous prenons au sérieux la question de l’antisémitisme. Nous constatons que les interdictions de manifester dans plusieurs villes et le sentiment évident de deux poids deux mesures, quand il s’agit de morts de personnes blanches ou de personnes racisées, sont des terreaux très fertiles dans lequel s’épanouissent les graines antisémites.
Nous appelons donc les institutions suisses, et notamment les partis de gauche, à produire un discours clair sur les comportements atroces et injustifiables du gouvernement d’Israël. Comportements qui, il va sans dire, ne durent pas depuis un mois et demi, mais depuis plus de 75 ans. Nous appelons toutes les organisations à s’opposer fermement à l’extrême-droite, tant institutionnelle que militante, porteuse historique de la gangrène raciste, antisémite et islamophobe.
Nous appelons la Suisse à tout faire pour que ce génocide s’arrête, que la trêve actuelle ne soit que le premier pas vers une décolonisation du peuple palestinien. Nous appelons, finalement, toute la population fribourgeoise à s’emparer de ce sujet, à en parler, à rejoindre les différentes manifestations organisées et à ne pas rester silencieuxses.
Nous avons une pensée émue pour toutes les victimes de cette guerre, et tout particulièrement pour les milliers d’enfants morts dans les décombres, et pour les plus de cinquante professionnels.les des médias tué.es sur place. Nous avons également une pensée émue pour toutes les personnes habitants en Suisse qui souffrent, d’une manière ou d’une autre, de ces atrocités qui ont lieu loin de notre pays.
Les gargouilles hurlantes