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Communiqué de presse du CEP Fribourg suite à l’évacuation de PER21

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Ce vendredi 15h, les étudiant.xes qui occupaient pacifiquement PER21 depuis une semaine ont été prié.xes de s’en aller, sans quoi iels finiraient au poste de police. Cette évacuation, qui s’est faite finalement dans le calme, interpelle sur de nombreux points. Contrairement à d’autres universités (notamment l’UNIL), le rectorat fribourgeois n’a jamais engagé le moindre dialogue avec le CEP (Coordination Estudiantine Palestine), ne manquant pas de salir le mouvement et d’entamer dès le premier jour une escalade de l’intimidation et de la répression qui s’est conclue avec cette évacuation. Malgré la légitimité apporté par le conseil estudiantin (une large majorité d’étudiant.xes s’est prononcée en faveur d’une motion reprenant les revendications, toutefois adoucies, du CEP) et celle de dizaines d’enseignant.xes et de chercheurs.ses de l’UNIFR, le rectorat a décidé d’expulser les étudiant.xes en plein atelier d’écriture.
De nombreuses questions, interrogations, observations, réflexions seront prochainement publiées sur notre site, lorsque la tempête sera passée. Car il fallait peut-être commencer par là : ce mouvement n’en est qu’à ses premières secousses. La répression et les intimidations de la police et du rectorat de laisse pas les étudiant.xes indemne : elles ne font que renforcer leur rage et leur détermination.
Nous publions ici le communiqué de presse du CEP suite à l’évacuation de ce vendredi, 15h. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à (re)lire notre live qui relate les faits et les évolutions de la situation.


Ce vendredi 17 mai 2024, une délégation du rectorat de l’Université est intervenue au bâtiment de Pérolles 21 accompagnée de la police. Cette délégation a présenté aux étudiant.e.s de la CEP UniFr une décision délivrée par la Rectrice de l’Université de Fribourg selon laquelle la mobilisation constituerait une manifestation non autorisée et ordonnant ainsi l’expulsion des étudiant.e.s dans les 15 minutes.

La CEP UniFr est un mouvement autonome d’étudiant.e.s exerçant légitimement, pacifiquement et démocratiquement leur liberté d’expression pour mettre en lumière et interpeller publiquement notre Université quant au génocide à Gaza et quant au fait que nous ne pouvons plus rester silencieux et indifférent face à tant de destruction et de mort. La mobilisation des étudiant.e.s de Fribourg s’inscrit dans le cadre de mouvements similaires internationaux et nationaux, qui subissent également d’énormes répressions injustifiées.


Nous dénonçons toutes formes d’intimidations et de tentatives de délégitimisations de la CEP UniFr. La démocratie ne se vit pas à huis clos à travers des voies obscures pour la vaste majorité des constituant∙e∙s. Elle se réalise à travers des débats publics impliquant des personnes de tous horizons et c’est ce que les étudiant∙e∙s de la CEP UniFr, avec le soutien d’un nombre grandissant du corps professoral et intermédiaire, recherchent à encourager par le biais de leurs libertés fondamentales et face à l’urgence de mettre un terme au génocide qui se déroule en direct devant nos yeux.


Au vu de ces considérants, les étudiant∙e∙s regrettent l’intransigeance et le manque de dialogue du Rectorat de l’Université de Fribourg, qui veut casser le mouvement pacifique de solidarité avec le peuple de Gaza qui subit un
génocide ;

  • s’étonnent d’une attitude qui est à mille lieux de celle de l’Université de Lausanne, qui a négocié avec les étudiant-e-s occupant l’UNIL et trouvé des solutions pour leur permettre d’exprimer leur soutien au peuple palestinien
  • rappellent que l’Université de Fribourg est un lieu public, et que la liberté de manifester est un droit fondamental. En ce sens, les étudiant∙e∙s solidaires avec la Palestine ont le droit de s’y rassembler pour demander la fin du massacre du peuple palestinien
  • soulignent que contrairement à ce que laisse entendre la décision de ce jour, la mobilisation s’est déroulée dans le respect absolu de tout un chacun∙e et sans aucune altercation ; rappellent à cet égard que, conformément à la charte CEP UniFr rendue publique le lundi 13 mai 2024, « tout manque de respect, incitation à la haine et forme de discrimination son interdits. Ne seront tolérés (entre autres) ni antisémitisme, ni islamophobie, ni racisme, ni sexisme, ni transphobie, ni homophobie, ni validisme ».

En refusant aux étudiant∙e∙s de se rassembler pacifiquement au sein de l’Université de Fribourg, le Rectorat viole plusieurs droits fondamentaux, notamment le droit de manifester, le droit de s’exprimer, le droit réunion, ou encore le droit de fréquenter des lieux publics. Tant qu’un cessez-le-feu permanent n’aura pas été prononcé et que l’Université de Fribourg n’aura pas pris de mesures concrètes allant dans ce sens, la CEP UniFr continuera d’affirmer son soutien inconditionnel à la population palestinienne et continuera de se mobiliser pour l’autodétermination du peuple palestinien et la fin de l’occupation militaire.


Coordination Estudiantine Palestine de l’Université de Fribourg

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