Événement de Poya Solidaire
Lundi 25 janvier, notre ami Teklu a été arrêté par la police à son domicile, puis enfermé à la prison centrale. Deux jours plus tard, il était embarqué dans un vol spécial vers l’Ethiopie – un pays en proie à une violente guerre civile, où le haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme réclame l’ouverture d’une enquête en raison de possibles « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».
Après avoir fui l’Ethiopie, Teklu a vécu plus de dix années à Fribourg. Il s’est montré un modèle d’intégration au comportement irréprochable. Cela n’a pas empêché les autorités de le traiter comme un dangereux criminel – auquel on a même refusé la possibilité de dire au revoir à ses proches.
Dans cette affaire, la Direction de sécurité et Justice (DSJ) de l’Etat de Fribourg, dirigée par le conseiller d’Etat Maurice Ropraz, porte une lourde responsabilité. Malgré la menace que cette décision faisait planer sur la personne de Teklu, M. Ropraz et ses services se sont obstinés à exécuter le renvoi ordonné par le Secrétariat d’Etat à la migration.
Ce n’est pas tout. Selon le Service de la population et des migrants, les modalités du renvoi de Teklu avaient été fixées le 14 janvier. Or ce dernier n’en a été informé qu’après son arrestation, le 25 janvier. Ce court laps de temps a interdit toute démarche visant à éviter son expulsion vers un pays en guerre. Le DSJ a-t-il délibérément agi ainsi afin d’empêcher Teklu de faire valoir ses droits ?
Le 23 mars, nous dénoncerons l’expulsion honteuse de Teklu devant le Grand Conseil. Nous revendiquerons aussi des député-e-s et conseillers-ères d’Etat fribourgeois-e-s :
☛ Que la Direction de la sécurité et de la Justice fasse toute la lumière sur les circonstances de ce renvoi.
☛ Que les autorités politiques fribourgeoises refusent d’exécuter la pratique inhumaine des renvois forcés – notamment vers l’Ethiopie, un pays en guerre.
☛ Qu’ils et elles ouvrent des négociations visant à régulariser la situation des exilé-e-s vivant à l’aide d’urgence dans le canton.
Seule une politique basée sur l’accueil et le respect des droits fondamentaux permettra d’éviter la répétition de drames semblables à celui qui s’est joué le 27 janvier.
POUR RAISONS SANITAIRES, LE PORT DU MASQUE SERA EXIGE AINSI QUE LE RESPECT DES DISTANCES DE SECURITE.