Accrochée à la falaise qui domine la Basse-Ville de Fribourg, la Coutellerie doit son nom à ses anciens propriétaires, qui y tenait leur magasin d’armes et de couteaux. Séduit par son architecture biscornue qui surplombe les escaliers du Court-Chemin, Res Balzli achète la maison pour en faire son appartement à l’étage, avec l’idée d’un bistrot atypique au rez. Dans l’attente de son permis de construire, il est contacté par une équipe du coin, intriguée par la maison pour l’instant vide. Il leur donne les clés et commence ainsi une histoire pleine de folies, d’amitié, de défis. Au fil des bouffes populaires, des festivals, des discussions se crée un lien fort entre les occupants et le propriétaire. Tout se fait de manière informelle et autogérée.
Une fois le permis de rénovation obtenu et les travaux effectués, M. Balzli propose à cette même équipe de se lancer dans une nouvelle aventure : la gestion d’un café associatif. Un comité s’organise, réunissant une dizaine de personnes, qui met en place les bases de ce qu’est la Coutellerie aujourd’hui : un bistrot, un lieu d’échange, de spectacles, d’expériences, de vie.
Tout y est à prix libre (sauf l’alcool), une alternative à la dictature marchande de notre époque. Il est possible d’y manger une cuisine surprenante, à base de « récup » (invendus obtenus avec l’accord de différents maraîchers), variant au gré des cuisiniers éclectiques, de savourer des breuvages maison ou produits par des artisans amoureux de leur travail, d’y assister à un concert, à une conférence, à une lecture, d’y retrouver une sensation d’être à la maison, d’être à la portée de tout et tou·te·s.
La Coutellerie est un espace en mouvement, qui cherche à éviter les définitions trop faciles. Tout est susceptible d’évoluer, en restant proche des valeurs de base – chères à Res également – que sont l’ouverture, les rapports humains, les manières d’expérimenter la vie sociale différemment.