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Le Morat-Fribourg te fatigue ? Rejoins notre mare à Fribourg !

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Le 6 octobre, nous organisons la troisième édition de notre tournoi de foot populaire et non-compétitif. Alors, plutôt que de s’épuiser sur le béton pendant 17 kilomètres, inscris-toi et marre-toi avec nous, dans une ambiance joyeuse et bienveillante, à courir derrière un ballon plutôt que derrière des êtres humains plus rapides que toi !


Il y a deux ans, écoeuré.es face à la coupe du monde de foot qui déroulait ses tapis de honte et de sang au Qatar, nous organisions un tournoi de foot populaire, mixte et non-compétitif le jour du match d’ouverture. Une manière de protester, à notre manière, contre la spectacularisation et réappropriation capitaliste d’un sport populaire. Face à tant de joies créées, nous avons remis le couvert l’année passée. Et c’est donc tout heureux.ses que nous vous annonçons la troisième édition, qui aura lieu le dimanche 6 octobre. 

Quelques infos

Le tournoi sera non-compétitif. C’est-à-dire pas de prise de bec, pas de méchant coup de palme, ni de patte dans les plumes. On jouera sans classement, sans vainqueur – et les plus compétitifs et compétitives d’entre nous essayeront de la mettre un peu en veilleuse. 

Dans le même ordre d’idée, le tournoi sera mixte et inclusif : tout le monde est invité à y participer, et on fera collectivement attention pour que chacun.e puisse trouver sa place dans l’événement.

Concernant la nourriture, il y aura une bouffe pop’. Et comme les autres années, les prix seront libres – l’idée étant que les personnes plus riches paient (plus) pour les personnes avec peu de moyens. Comme d’habitude, plein de surprises sont prévues. 

Et si jamais, le tournoi aura lieu le dimanche 6 octobre, dès 9h30, au terrain de foot du Grabensaal, en basse-ville fribourgeoise. 

Pour t’inscrire il te suffit d’écrire un mail à marecages@proton.me. + nombre + noms Les inscriptions peuvent soit se faire par équipe (minimum 6 personnes), soit individuellement (et on formera des équipes sur le tas). Tu as jusqu’au 29 septembre pour t’inscrire – n’attends pas, n’attends plus ! Les places sont limitées, et on croule déjà sous les inscriptions !

Pourquoi un tournoi de foot ?

Tu te demandes peut-être pourquoi le Colvert se mouille dans l’organisation d’un tournoi de football ? Ou tu es plus péremptoire et tu penses qu’il n’y a vraiment aucun lien entre nos luttes et le foot ? Laisse-nous t’expliquer comment on voit le truc…

Il y a deux ans, le tournoi avait été organisé le jour d’ouverture de la Coupe du Monde.

C’était au Qatar, on s’en souvient bien. Ça puait ferme : les magouilles, le fric, les cadavres… On avait quand même fini par bouffer le truc. En se bouchant un peu le nez certes, mais on avait tout mangé, sans perdre une miette. Tu te souviens peut-être, il nous avait quand même fallu un moment d’hésitation collective avant de nous mettre devant la télé. Histoire de nous donner bonne conscience. L’exorcisation avait passé sur les ondes – des documentaires sur les conditions des travailleurs, des révélations sur les pattes graissées autour du choix du Qatar, des chiffres quantifiant l’absurdité écologique du tournoi et même des regrets en live des journalistes sportifs : on ne voudrait pas être là, on n’a pas le même enthousiasme que lors des autres éditions, on fait ça pour vous. Pourtant les visages contrits avaient vite laissé place à d’autres émotions… C’est que, toujours, en bon pays néo-libéral, c’est l’audimat qui fait la loi. Sur les ondes comme ailleurs. Et audimat il y avait eu.

Bien sûr, nous n’oublions pas les voix argumentant que le Qatar, c’était en fait comme l’Allemagne, comme la France, comme toutes les Coupes du Monde. Ces voix étaient importantes – elles disaient que finalement, si le Qatar nous faisait tiquer, c’était parce qu’on était encore bien pétri d’un inconscient raciste. Ces voix avaient sans doute raison. Toutes les Coupes du Monde suintent l’argent – et elles transpirent de plus en plus.

Reste qu’avec le Qatar, une chose s’est révélée, claire comme de l’eau de roche. Parce qu’il a besoin de frissons, d’étoiles, de désirs, de récits épiques, le capitalisme a besoin du foot. Deux raisons principales : d’abord parce qu’investir dans le Vivant, ça marche particulièrement bien – les individus ont plus besoin de rêves que d’un nouveau grille-pain. Ensuite, et surtout, parce qu’il a besoin d’un cache-misère, ou, dirons-nous moins poétiquement, d’un cache-merde – par exemple les corps des travailleurs qu’il éreinte et qu’il tue, l’environnement qu’il saccage et pollue. C’est ça qui était si clair avec le Qatar, la vieille recette : du pain et des jeux pour divertir, détourner. En même temps nous savions, en même temps nous en avions rien à ficher.

Le capitalisme n’est pas qu’une machine à fric doublée d’une industrie de destruction. Il nous faut absolument le considérer également comme un réseau de désirs, de besoins qu’il crée… et qu’il fait naître directement dans nos têtes, dans nos ventres, dans nos mains. C’est pourquoi c’est si important de rivaliser avec lui sur ce terrain-là – de saboter l’une ou l’autre des canalisations qui nous relient directement à lui. De faire dérailler notre joie, nos désirs, vers d’autres buts que ceux auxquels nous avons été habitués, vers lesquels il nous aspire. Le 22 novembre, nous n’étions pas devant la télé à regarder le match, mais nous jouions joyeusement ensemble dans une organisation largement démonétisée. Nous l’avons battu. C’était un jour de victoire. Tentons d’en faire autant le 6 octobre !

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