Dans son iconique Demain c’est loin, sorti en 1997, IAM clame « Regarde la rue, ce qui change ? Y’a que les saisons. Tu baves du béton, crache du béton, chie du béton. » Presque trente ans plus tard, la question du béton brûle les lèvres des milieux écologistes. S’il est devenu l’une des cibles privilégiées de l’écologie radicale, ce n’est pas seulement à cause de la pollution immense qu’il provoque, mais à cause de tout le monde que ses langues grises déroulent: un monde froid, lisse, uniforme, déconnecté du Vivant.
Poser la question du béton, c’est poser la question des voitures, de l’espace public, des routes, de la biodiversité, de la circulation des marchandises, du capitalisme. Poser la question du béton, c’est aussi mettre le doigt sur un sujet d’actualité brûlant : la sortie récente du PSEM et la listes des futures gravières ont agité différentes communes fribourgeoises, tandis que le projet de route entre Marly et Matran est le terrain d’une bataille politique passionnante. C’est toutes ces questions, et encore bien d’autres, qu’on essayera de creuser ensemble. Sous le béton, la plage !
